Ce qui m’a plu dans ce texte
J’ai tout de suite eu des images en tête en lisant le texte : des films et des images des journaux télévisés. Le texte est très bien construit et il y’a une véritable progression dans l’intrigue.
Il est toujours difficile de trouver une pièce avec une bonne intrigue, des bons personnages et surtout une bonne conclusion. Dans POP CORN, tous les ingrédients sont réunis et j’ai tout de suite pensé qu’on allait accrocher les spectateurs et les tenir en haleine.
Et puis j’ai aimé le coté trash et un peu transgressif du texte. Les premières minutes sont toujours très surprenantes étant donné que l’on ne s’attend pas à entendre ce genre de vocabulaire sur une scène mais on rentre très vite dans l’ambiance.
Le travail de mise en scène
Les premiers mois ont été consacrés à la préparation de la mise en scène et des décors avant de démarrer les répétitions. Nous avons ensuite travaillé pendant un an sur l’interprétation.
J’ai choisi de rendre les personnages très caricaturaux. La mère, Farrah, est alcoolique et dépressive et la situation de stress qu’elle va vivre la fait replonger très rapidement. Son mari, Bob, le réalisateur des films violents est très imbu de sa personne, très sûr de lui, prétentieux et vaniteux. Il se retrouve confronté à ses deux admirateurs, Vince et Candy, complètement déjantés, nerveux, sans limites mais finalement pas si idiots que ça…
Sur sa route, Bob rencontre Pamela Daniels, une actrice de seconde zone qui fait surtout des photos de charme mais rêve d’une carrière hollywoodienne.
Enfin, Karl, le meilleur ami de Bob, et Douce, sa fille viennent compléter ce tableau. Même si ces derniers semblent plus proches de nous, ils vont être victimes de la folie de Vince et Candy.
J’ai donc fait travailler tous les comédiens en exagérant ces traits de caractère et en faisant ressortir le coté comique de certaines scènes.
C’était, pour moi, intéressant de basculer du rire au stress régulièrement. Le rythme de la pièce suit les humeurs de Vince et Candy qui s’énervent facilement et finissent par tirer sur tout ce qui bouge.
J’ai choisi de faire une mise en scène très cinématographique, tout en n’abusant pas d’hémoglobine et d’effets spéciaux. La violence entre les personnages est présente mais pas envahissante. Cela permet de garder une certaine légèreté malgré la tension qui va grandissante au fil de la pièce.
Les retours des spectateurs
Ce qui est, au final, très intéressant avec POP CORN et qui a été confirmé dès les premières représentations, c’est qu’on ne reste pas indifférent à ce que l’on voit.
Il y’a une véritable morale à la fin de la pièce qui nous questionne sur la responsabilité de nos actes et de ceux des tueurs dont on entend parler tous les jours à la télévision.
Cette question du rapport entre la violence et la télévision est, pour moi, au cœur des problématiques de notre société. Bien que datant de plusieurs années, peu de choses ont évolué et surtout pas dans le bon sens.
Les discussions à la fin des représentations sont toujours très vives sur cette question.